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Aventure en Algonquin

Texte : François

Photographies : François, Marjorie & Morgan

 

Dimanche 30 juillet 2017, nous avons levé le camp, non sans un certain regret, au parc national de la Mauricie (lire notre article). Nous avons alors repris la route pour une longue journée de transfert vers l'Ontario. S'agissant de changer de province, c'est ce jour que nous avons le plus roulé au cours de notre road trip dans l'Est du Canada (une dizaine d'heures). Heureusement, comme déjà évoqué, rouler au Canada sur de larges routes au milieu des grands espaces est un vrai régal. Aussi, nous n'avons pas vu les heures passer. En début de soirée, nous avons atteint notre point de chute : le Mad Musher, auberge - restaurant située à la lisière du parc provincial Algonquin. Récit d'une nouvelle aventure...

 

1. Notre nuit au Mad Musher

 

C'est donc dimanche 30 juillet en soirée que nous avons atteint le Mad Musher. Nous y avions réservé une nuit avant notre départ et celle-ci s'est déroulée au top ! D'abord, nous avons découvert la salle principale : équipement de musher accroché aux murs, superbes photographies animalières (orignaux, ours...) réalisées par Steeve (le gérant des lieux), musique folk live... On a de suite été plongés dans l'ambiance ! Nous y avons mangé un bon burger accompagné de frites et d'une bière locale. Cela a été parfait ! Ensuite, à la fin du concert, nous avons rejoint le coté nuit. Celui-ci consiste en plusieurs chambres parmi lesquelles nous avions la numéro 4 (avec vue sur la rivière Madawaska et équipée de deux paires de lits superposés). Le reste correspond aux parties communes : un coin salon, une cuisine ouverte, deux salles de bain... On y a été comme à la maison. Une adresse que l'on recommande vivement.

 

Arrêt pour une nuit au Mad Musher

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2. Départ pour le camping en arrière-pays

 

Le lendemain matin, nous nous sommes préparés et avons regroupé nos paquetages pour reprendre la route. Le Mad Musher se situant juste à l'entrée du parc provincial Algonquin (coté Whitney), nous y sommes entrés aux premières heures de la journée (et c'était bien là notre intention).

Si vous venez visiter les grands parcs du Canada, et en particulier si vous souhaitez y camper, il faut savoir que l'on distingue ici deux types de camping. Il y a d'abord le "camping en avant-pays". Il s'agit de terrains proches des accès par la route. Ce sont généralement les mieux équipés (sanitaires, boutiques...) mais aussi les plus fréquentés. Et puis il y a le "camping en arrière-pays". Il s'agit d'emplacements réservés à l'avance et sur lesquels le bivouac est parfaitement réglementé auxquels les campeurs accèdent en complète autonomie (que ce soit par voies pédestres et/ou par voies navigables). On y trouve peu (ou pas) d'équipement : le plus souvent, un foyer et une toilette sèche. Pour le reste, c'est aux campeurs de se débrouiller. C'est donc un mode de camping proche du camping sauvage mais tout de même encadré. Bien sûr, c'est l'occasion d'une expérience encore plus authentique et c'est le choix que nous avions fait pour notre séjour en Algonquin. Une fois garés sur le parking du "Portage Store", nous y avons donc récupéré nos deux canoés, les avons mis à l'eau, y avons chargé nos affaires (y compris nos vivres) et sommes repartis pour l'aventure !

 

Opposition de style dans le canoé de Myriam et Morgan

Marjorie, le "petit moteur" de notre canoé

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3. L'Algonquin ou l'art du portage

 

Quand on part en arrière-pays, cela peut mener loin, très loin. Le territoire de l'Algonquin est en effet constellé de milliers de lacs. Certains sont connectés entre eux mais d'autres ne le sont pas. Dans ce dernier cas, on est obligé de mettre pied à terre et de porter son canoé sur le dos jusqu'au lac suivant. C'est ce qu'on appelle les portages. N'étant pas coutumiers de l'exercice, nous avions choisi d'atteindre notre emplacement unique le soir même, après "seulement" deux lacs et un portage, ce qui fut fait. En revanche, nous avons croisé en chemin d'autres canoteurs, plus expérimentés, qui s'étaient eux lancés dans des parcours beaucoup plus longs avec des dizaines de portages sur plusieurs jours. Chacun adaptera son itinéraire en fonction de son niveau. Et d'admettre que dans l'art du portage, Morgan s'est avéré le plus performant !

 

Morgan ou l'art du portage

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4. Etablissement de notre nouveau camp

 

Il nous aura donc fallu naviguer sur Canoe Lake, réaliser un portage sur 295m, puis remettre les canoés à l'eau pour atteindre Teepee Lake dans l'après-midi. Plusieurs emplacements y étaient disponibles (sur le principe du premier arrivé, premier servi). Nous en avons donc fait le tour pour choisir, finalement, celui qui nous a semblé le plus adéquat. A noter que nous y avons trouvé un équipement un peu plus sommaire que ce que nous avions imaginé : alors que dans le parc national de la Mauricie, il était strictement interdit de ramener / couper du bois et que les emplacements de "camping en arrière-pays" étaient du coup dotés de réserves, ici, au contraire, il n'y en avait pas. A chacun de se servir dans la forêt. Heureusement, Morgan avait sur lui une toute petite scie, ce qui nous a permis de débiter quelques buchettes. Sinon, nous avons bien trouvé sur place un foyer, des toilettes sèches et une poulie (pour percher les bidons de nourriture en hauteur afin d'éviter d'être visités par un ours !). Preuve que ces recommandations ne sont pas superflues, une petite vidéo trouvée sur Viméo à voir ci-dessous.

 

Notre nouveau campement

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5. Notre rencontre avec Tic-Tac

 

Une fois installés, notre repas mijotant sur le feu, nous avons reçu la première visite de celui qui s'est ensuite montré très actif sur le camp (surtout pour nous piquer de la nourriture). On l'a baptisé "Tic-Tac" et il a été notre mascotte ici. Il est pas "trop cute" ? Et puis, on a filé au dodo.

 

Notre compagnon "Tic-Tac"

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6. Première virée à l'aube

 

Mardi matin, nous nous sommes levés vers cinq heures, alors qu'il faisait encore nuit. Ce réveil matinal a été motivé par le fait que nous avons voulu essayer d'aller observer les animaux au réveil. Nous avons pris un petit déjeuner puis avons mis nos canots à l'eau. Nous avons alors progressé, le plus doucement possible, de lacs en lacs en direction de Joe Lake. Lors de cette sortie, nous avons été relativement chanceux puisque nous avons pu voir de nombreux castors (pourtant réputés craintifs et difficiles à observer). A proximité de notre emplacement, nous avions une hutte et une digue, construites par lesdits rongeurs, ce qui a sans doute aidé. Du premier, nous avons seulement vu les narines dépasser de l'eau dans la brume. Puis, un second... Un troisième... Nous avons également été surpris par leur façon de donner l'alerte (preuve que nous n'avons pas été si discrets que cela...) : ils font pour cela claquer leur queue plate à la surface de l'eau.  En tous cas, nous avons bien vu ce rongeur, le plus gros d'Amérique du Nord, emblème du Canada, réputé pour ses incisives oranges et ses capacités d'architecte du bois.

 

Les castors, actifs dès le matin

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7. Où l'on rencontre le "moose"

 

Mais, s'il y a bien un animal encore plus emblématique de la région que le castor, c'est bien l'orignal (moose en anglais). Le soir, alors que la vie suivait son cours sur notre camp, nous avons soudain entendu un bruit important de quelque chose de très gros entrant dans l'eau. Morgan et moi sommes de suite aller voir et c'est là que nous avons vu deux orignaux (un adulte et un jeune) en train de se baigner sur la rive opposée à notre campement. Le temps de se saisir d'un appareil photo, nous n'avons pu immortaliser la scène que de manière très fugace. Aussi, en plus de notre photo, je publie ci-dessous une vidéo d'Alex Vizéo, lequel a été encore plus chanceux lors de sa visite en Algonquin. On vous laisse juge.

 

A la rencontre des élans

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8. Dernières observations

 

Notre journée du mercredi, comme celle de la veille, s'est déroulée au fil de l'eau (et dans les tentes l'après-midi pour cause de pluie). Pas d'orignal ce jour, et peu de castors. Par contre, nous avons croisé bon nombre d'individus d'une dernière espèce que nous tenions à vous présenter : le plongeon huard (ou huard à collier). Il s'agit d'un oiseau de taille moyenne dont le cri est tout simplement mystique ! Lors de notre premier réveil sous la tente, entendant ce cri, nous avons tout d'abord cru aux hurlements lointains d'une meute de loups ou quelque chose dans le genre. Lorsque nous avons mis le nez dehors et découvert que leur auteur n'était autre qu'un oiseau, pas plus gros qu'un canard, on s'est vraiment bien amusé ! On vous laisse le découvrir en photos (et en vidéos pour le son).

 

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