Courant Juillet 2023, je suis parti en Bretagne Nord. Une fois n'est pas coutume, c'est un séjour pour lequel je n'avais rien préparé et pour cause : il n'était tout simplement pas prévu que j'ai des vacances à ce moment là. Quand la bonne surprise est arrivée, j'ai réservé en quelques clics un van sur Internet (à l'agence WeVan de Rennes) et suis allé le récupérer pour aller me balader le long du littoral breton, sans but précis, des Côtes d'Armor jusqu'au Finistère Nord. Durant ce mini road trip en mode van life, je suis repassé par quelques sites que j'avais déjà visités et en ai découvert d'autres. J'en ai tiré une liste de 7 spots nature en Bretagne Nord que je vous dévoile dans cet article. Bien sûr, comme toutes listes, celle-ci n'est pas exhaustive. Je n'aime pas non dire que c'est une liste "d'incontournables" où de "choses qu'il faut faire" car il n'y a pas de meilleur voyage selon moi que celui conçu par soi-même, pour soi-même, à l'écoute de ses goûts et de ses envies. Voyez-y plutôt une liste d'idées dans laquelle chacun se sentira libre de piocher. Sur ces quelques recommandations, en voiture !

L'Archipel des Ébihens se trouve dans le prolongement de la presqu'île de Saint-Jacut-de-la-Mer. La ville la plus proche est celle de Dinan. Il comprend une île principale (habitée et en partie privée) et un ensemble d'îlots qui se découvrent à pieds à marée basse. Pour ce faire, rendez-vous tout d'abord à Saint-Jacut-de-la-Mer, joli petit bourg dont vous pourrez profiter de l'église et de l'abbaye. Une balade dans le centre, le long de la "Grande Rue" pourra aussi être l'occasion d'acheter quelques bons produits pour un pique-nique. Dirigez-vous ensuite vers la Pointe du Chevet d'où l'on a une magnifique vue sur les Ébihens : un ensemble de petits îlots et une île principale, dispersés dans une mer turquoise, et reliés entre-eux par des bancs de sable blanc que la mer descendante fait émerger.

Pointe du Chevet

L'élément le plus important pour votre balade est ensuite de bien regarder l'heure des marées. Il en va de la qualité de votre journée mais aussi de votre sécurité. Mon conseil est d'arriver environ 3 h avant la mer basse. Ce faisant, à votre arrivée, les îles ne seront pas encore accessibles et c'est à ce moment que les couleurs de la mer sont les plus belles. Lorsque la tranche d'eau devient suffisamment fine au-dessus d"un banc de sable, c'est le moment de s'engager dans la mer et de marcher jusqu'à un premier îlot. La sensation d'y arriver en premier est très agréable et l'on aime se prendre pour un aventurier venant de découvrir une île déserte ! 

Un premier îlot

Traversez ensuite la mer en passant d'îlot en îlot jusqu'à atteindre l'île principale. Comme indiqué précédemment, celle-ci est habitée et en partie privée. Il convient donc, pour sa visite, de rester sur le sentier public. Celui-ci vous fera passer par un petit hameau et une tour édifiée par Garangeau (un élève de Vauban) au XVIIème siècle. A l'extrémité Nord de l'île, une magnifique plage déserte vous attend dans un décor paradisiaque. Nul doute que vous y passerez un bon moment. Gardez malgré tout toujours un œil sur votre montre car, pour ne pas rester coincés par la marée remontante, vous devrez impérativement être rentrés au plus tard 2 h après la mer basse (ce qui vous laisse un maximum de 5 h pour effectuer cette promenade longue de 7 km et qui en demande 2).

Île principale

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Le Cap Fréhel est un site naturel exceptionnel situé après les presqu'îles de Saint-Jacut-de-la-Mer et de Saint-Cast-le-Guildo et avant son petit frère : le Cap d'Erquy. Il offre aux visiteurs un cadre enchanteur avec falaises de grès roses plongeant dans la mer et sur lesquelles nidifient bon nombre d'oiseaux marins, plages au sable d'or et aux eaux turquoises, grandes étendues sauvages couvertes de landes où fleurissent ajoncs et bruyères, et enfin un beau patrimoine historique. A ce propos, vous pourrez par exemple commencer votre visite au Fort la Latte (Château de La Roche Goyon) où se succèdent différentes salles, un donjon et différentes reconstitutions. Comptez 7,50 € (tarif adulte plein, parking gratuit, plus de détails sur le site du fort). Ne manquez pas non plus les extérieurs du château (dont l'aspect actuel doit beaucoup aux travaux de fortification entrepris par Garangeau - encore lui ! - à la fin du XVIIème siècle) en vous engageant de part et d'autre sur le GR 34.

Fort la Latte

Du Fort la Latte, je vous conseille de vous rendre ensuite au Phare du Cap Fréhel. Pour ce faire, deux solutions existent : soit reprendre votre voiture pour rejoindre directement le parking du phare, soit marcher le long du GR 34. Dans ce second cas, comptez environ 1 h 30 de marche à l'aller (autant pour le retour, sentier parfaitement tracé et balisé rouge et blanc). Grand adepte de la randonnée, vous vous doutez bien que je vous recommande plutôt la deuxième option ! Cette balade superbe vous fera longer l'Anse des Sévignés sur votre droite (avec son sable doré et son eau turquoise) et sera l'occasion de découvrir la végétation caractéristique du cap. Cette dernière est particulièrement belle en été quand les frondes des fougères sont déployées, les ajoncs couverts de fleurs jaunes et les bruyères d'autant de petites clochettes violettes. Et d'aller se perdre dans les allées traversant les landes.

Anse des Sévignés

A votre arrivée, le phare se dévoile dans un océan de fleurs ! Sur ce site, il faut savoir que trois phares se sont succédés. Le premier, encore visible aujourd'hui, fut construit en 1701-1702 à l'initiative de Vauban. Jugé trop petit, il fut ensuite remplacé par un second qui n'échappa pas à la seconde guerre mondiale et fut totalement détruit. En 1946 débuta alors la construction du phare actuel qui se termina en 1950. Ce dernier, avec ses 32 m de hauteur, se trouve 100 m au-dessus du niveau de la mer et il est l'un des cinq phares les plus puissants en France (sa lanterne éclairant jusqu'à 53 km). Si vous voulez le visiter, comptez 3 € (tarif plein adulte, plus de renseignements sur le site du phare). Prolongez ensuite votre visite en explorant l'extrémité du cap et en vous rapprochant (prudemment) du bord des falaises. Leur grès rose est superbe, avec une stratification bien visible, et nombre d'oiseaux marins nichent ici (pensez aux jumelles).

Phare du Cap Fréhel

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L’Île de Bréhat a la réputation d'être l'une des plus belles de Bretagne et se situe dans le périmètre de Paimpol dans les Côtes d'Armor. Interdite aux voitures, elle se découvre uniquement à pieds (ou en vélo) ce qui en fait un petit havre de paix. On y déambule entre des murets de granite par-dessus lesquels on devine de belles maisons en pierres et aux volets bleus. Des jardins débordent les hortensias et les agapanthes qui affectionnent tout particulièrement le climat de l'île (doux toute l'année). Et que dire de la côte déchiquetée qui enchaîne les paysages romantiques ! Mais, avant toute chose, sachez que l'accès sur l'île est strictement limité à 4 700 visiteurs par jour durant la haute saison. Pour y venir, il convient donc de réserver en avance. Mieux encore, si vous le pouvez, optez pour une visite hors saison. L'accès se fait via Paimpol puis Ploubazlanec et enfin la Pointe de l'Arcouest d'où des navettes partent régulièrement. Comptez 8 € pour le parking et 11,50 € pour la traversée A/R (tarif plein adulte, tous les renseignements sur le site de l'île).

Navette pour l’Île de Bréhat (Lucile Chombart)

Arrivés au débarcadère, deux options principales s'offrent à vous : découvrir l'île à pieds ou y louer un vélo. Pour faire votre choix, sachez que sa longueur est de 3,5 km et sa largeur de 1,5 km ce qui représente environ 3 h de marche pour en explorer la plupart des recoins. Personnellement, cela a été mon choix. Et de partir à la découverte de la moitié Sud de l'île, la plus habitée, où l'on serpente dans les ruelles piétonnes du bourg. Au cours de votre déambulation, ne manquez pas le Moulin du Birlot, construit fin XVIIème début XVIIIème, où les bréhatins sont longtemps venus moudre leur grain. Non loin de là, la Chapelle Saint-Michel domine au sommet d'une colline qu'il conviendra de gravir pour embrasser un panorama à 360° sur toute la région.

Moulin du Birlot et Chapelle Saint-Michel

Poursuivez ensuite votre visite en franchissant le pont séparant les deux moitiés de l'île : le Pont ar Prat. Suivant la marée, vous y aurez droit soit aux clapotis de l'eau venant éclabousser ses pierres de granite, soit à un "cimetière" de bateaux échoués sur le sable attendant que l'eau vienne les récupérer.

Pont ar Prat

Dans la moitié Nord de l'île, les habitations se font soudainement moins nombreuses et les murets de granite disparaissent pour laisser place à un horizon beaucoup plus dégagé et à de grandes étendues sauvages. Le clou du spectacle, pour moi, sera le Phare du Paon, situé à l'extrémité Nord de l'île, tant il s'intègre magnifiquement dans son décor naturel qui n'est autre qu'un chaos de granite rose (lui donnant une certaine ressemblance avec le Phare de Mean Ruz à Ploumanac'h).

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Le Gouffre de Plougrescant se trouve un peu après l’Île de Bréhat et avant la Côte de Granite rose (en progressant vers l'Ouest). Il appartient, comme tous les sites précédents, au département des Côtes d'Armor. On y trouve, là encore, un littoral granitique déchiqueté, et en particulier un promontoire rocheux parcouru par plusieurs failles dans lesquelles l'eau de mer s'engouffre en un vacarme assourdissant par gros temps ! Pour le découvrir, je vous conseille de vous garer non pas directement sur le parking du gouffre mais 1 km en amont sur celui de la plage de Pors Hir. Votre visite s'en trouvera un petit peu prolongée. Là, vous pourrez profiter d'une plage de sable roux très agréable dans un cadre authentique et naturel bordé par une jolie "maison avec vue".

Pors Hir

De là, engagez-vous sur le GR 34 (le fameux Sentier des Douaniers qui longe tout le littoral breton) pour une petite balade jusqu'au gouffre qui vous demandera environ 1 h en tout. Cet itinéraire vous fera passer par deux pointes avant de découvrir la fameuse "Maison entre les Rochers" (Castel Meur). L'histoire raconte qu'un jour, un groupe de touristes peu respectueux serait monté sur les rochers encadrant la maison pour s'y faire prendre en photo (occasionnant au passage des dégâts sur sa toiture). Légende ou pas, ce qui est sûr c'est que Castel Meur est bien une propriété privée et qu'elle est toujours habitée. Las de voir débarquer des hordes de touristes, les propriétaires en ont d'ailleurs interdit toute utilisation commerciale. C'est ainsi que la maison a totalement disparu des cartes postales et autres brochures. Lors de votre venue, ayez donc cela en tête et profitez de la maison à distance en restant sur le GR.

Castel Meur

Au bout de cet itinéraire, vous voilà au bord du Gouffre de Plougrescant que l'on a plaisir à escalader pour admirer la mer. Le granite y est rose, les fleurs nombreuses, et la mer sans cesse changeante.

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La Côte de Granite rose est, pour moi, le joyau des Côtes d'Armor. On désigne sous cette appellation les 10 kilomètres de côte s'étendant de la commune de Perros-Guirec (à l'Est) à celle de Trébeurden (à l'Ouest). Sa particularité est bien sûr la roche qui la compose : un granite rose (dû à sa richesse en feldspath potassique, l'orthose). Cette roche s'est mise en place il y a 300 millions d'années, en profondeur, à partir de magma, quand la Bretagne était une imposante chaîne de montagnes. Cette chaîne s'est ensuite faite raboter par l'érosion ce qui en fit apparaître, en surface, la racine granitique. Le granite fut alors à son tour soumis aux agents d'érosion (dont l'eau) qui le transformèrent en chaos de blocs arrondis. Un formidable terrain de jeu dans lequel les formes des blocs feront travailler votre imagination.

Granite rose (et son érosion)

Pour découvrir ce joli coin de Bretagne, je vous propose deux promenades. Pour la première, partez du charmant petit port de Ploumanac'h, où vous pourrez admirer les frêles embarcations barbotant sur l'eau (à moins que la marée ne les ait abandonnées sur l'estran). Rejoignez son extrémité Est puis engagez-vous sur le GR 34 (toujours lui) en direction de Perros-Guirec. Vous voilà partis pour 8 km de marche (soit environ 3 h) pour effectuer cette randonnée en aller et retour. Celle-ci vous fera passer par les plus beaux points de la Côte de Granite rose : la Plage de la Bastille (avec sa belle vue sur le Château de Costaérès), la Plage de Saint-Guirec (où il est possible de louer paddle et kayaks de mer), différents chaos de granite et le fameux Phare de Mean Ruz (mon préféré !). Si vous avez l'occasion de vous y rendre au coucher du soleil, le spectacle est splendide !

Un autre itinéraire possible pour découvrir les incroyables rochers de la Côte de Granite rose est de faire à pieds le tour de l'Ile Renote (qui est en fait une presqu'île) pour atteindre la Plage de Trégastel. Comptez environ 1 h. Pour ce faire, je vous conseille de vous garer près de l'aquarium marin de Trégastel (ou bien sur l'un des deux parkings marquant le début de la presqu''île). Au-delà, et c'est tant mieux, seuls les piétons sont acceptés. Et de commencer à en faire le tour en passant par des plages qui vont vous propulser directement aux Seychelles !

Île Renote

Pour terminer, je vous recommande une sortie en mer depuis la Plage de Trestraou à Perros-Guirec avec Armor Navigation pour vous rendre autour de l'Archipel des Sept-Îles. Lors de ma dernière venue, j'ai fait cette excursion et je ne l'ai vraiment pas regrettée. Outre le fait qu'elle donne une nouvelle vue sur le littoral, elle permet en effet de naviguer jusqu'à des îles très riches en oiseaux marins. On y trouve par exemple la seule colonie française de fous de Bassan (que l'on voit ci-dessous accompagnés de quelques pingouins Torda). Pour moi qui aime rencontrer des animaux sauvages dans leur environnement, cela a été une bonne expérience. Comptez 20,50 € (tarif adulte plein, tous les renseignements ici).

Archipel des Sept-Îles

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Avec la Plage des Amiets, on quitte le département des Côtes d'Armor pour celui du Finistère (puisque celle-ci se trouve sur la commune de Cléder dans le Finistère Nord). S'il y a bien un endroit en Bretagne où l'on pourrait se croire aux Caraïbes, c'est sur cette plage ! On y trouve en effet une mer très peu profonde, presque translucide, une eau turquoise et quelques blocs rocheux disséminés çà et là pour parfaire le décor. Si la température de l'eau nous ramène vite en métropole, c'est en tout cas un endroit parfait pour marcher des kilomètres les pieds dans l'eau ou pour pratiquer des sports de glisse comme le kitesurf.

Plage des Amiets

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Un peu plus loin que la Plage des Amiets, le Site de Meneham offre un autre décor singulier. Citons tout d'abord son corps de garde construit entre les rochers au XVIIIème siècle et qui avait pour vocation d'accueillir les fameux douaniers surveillant le littoral breton. Au cours du XIXème, ce bâtiment fut ensuite complété par un hameau dans lequel vivaient les douaniers et leurs familles. Bientôt, les habitants développèrent une autre activité et se mirent à travailler la terre et la mer en devenant des paysans - pêcheurs - goémoniers. Leur spécialité était alors la récolte du goémon, c'est-à-dire des algues échouées sur la plage, pouvant être utilisé comme engrais ou cuit au four pour en tirer certaines substances dont de l'iode et des gélifiants.

Corps de garde

Vous ne serez pas trop surpris si, pour bien profiter des lieux, je vous propose une randonnée littorale le long du GR 34 ? Cela tombe bien puisqu'une portion de ce GR, longue de 2,4 km (comptez autant pour le retour soit environs 1 h 30 de marche au total), permet de relier le corps de garde au Phare de Pontusval en partant vers l'Est. Je l'ai faite en fin de journée, au soleil couchant, et c'était parfait pour clore mon séjour.

Phare de Pontusval

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