La Camargue et ses flamants roses

La Camargue est une vaste terre sauvage, plate et humide, coincée entre les bras du delta du Rhône et bordant la mer Méditerranée. Administrativement, elle appartient au département des Bouches-du-Rhône (région Provence-Alpes-Côte d'Azur) et on lui rattache souvent celle que l'on surnomme la "Petite Camargue" qui, elle, se trouve dans le département voisin (le Gard, région Occitanie). Dans ce territoire, l'eau n'est jamais loin permettant la culture du riz et faisant de la Camargue un véritable paradis pour les oiseaux (résidents ou de passage). Le décor ne serait pas complètement planté sans citer également les courageux gardians et leurs bêtes : taureaux noirs et chevaux gris.

Dans cet article, je reviens avec vous sur deux séjours que j'ai pu effectuer en Camargue, l'un de deux jours seulement en juillet 2020 et l'autre, plus récemment, d'une semaine en avril 2022. Durant ces séjours, j'ai passé beaucoup de temps à observer les oiseaux qui seront donc particulièrement mis à l'honneur. J'en ai tiré une liste (non exhaustive) de sept lieux à visiter pour découvrir la Camargue et ses flamants roses. Et de commencer par repérer ces sept lieux sur une carte.

Commençons notre découverte de la Camargue par la ville d'Aigues-Mortes dont le cœur historique est entouré de remparts. C'est un peu la Carcassonne locale. Si vous vous y rendez en voiture, je vous recommande de garer celle-ci le plus tôt possible, à l'extérieur des remparts, sur l'un des nombreux parkings prévus à cet effet. En effet, en haute saison, il peut y avoir du monde ! Personnellement, je m'y suis rendu en juillet 2020 et en avril 2022 et la deuxième visite s'est avérée beaucoup plus calme et donc agréable. Voyagez en basse saison si possible. Une fois garés, franchissez le pont qui enjambe le Canal du Rhône à Sète pour une première vue sur les remparts. Je n'ai pas encore eu l'occasion de le tester mais la location d'un petit bateau électrique sans permis (ou d'un kayak) pour se balader sur les canaux doit être très agréable.

Canal du Rhône à Sète

L'entrée à l'intérieur des fortifications se fait par la Porte de la Gardette. Celle-ci franchie, découvrez immédiatement sur votre droite la Tour de Constance qui est l'édifice le plus remarquable du mur d'enceinte avec ses 33 m de hauteur. Pour la visiter, la billetterie se trouve à son pied. Comptez 8 € (tous les détails ici). Cela vous permettra également de faire le tour des remparts (un seul point d'accès). De là haut, on a bien sûr de belles vues sur l'extérieur et l'intérieur de la cité.

Tour de Constance

Enfoncez-vous ensuite dans les ruelles étriquées dans lesquelles l'absence quasi-totale de voiture fait régner un silence très agréable. Vous y trouverez d'élégantes boutiques et quelques galeries d'art ainsi que de nombreuses bonnes adresses pour vous restaurer. Nous avons testé Le Petit M (accueil sympathique et bonne cuisine). Pour le reste, c'est sur la Place Saint-Louis (ou Louis IX) que se concentre l'essentiel de l'activité. De nombreuses terrasses y entourent la fontaine et statue du Roi de France qui fit édifier les remparts au XIIIème siècle pour faire d'Aigues-Mortes le point de départ de ses croisades. Notez également, à l'angle, la présence de l'église Notre-Dame-des-Sablons.

Place Saint-Louis

Quand vous aurez fini votre déambulation, ressortez de l'enceinte du côté Sud pour découvrir l'autre coté des remparts et la vaste étendue des salins, prochaine étape de cette visite.

Sortie des remparts

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Une visite d'Aigues-Mortes ne serait pas complète sans aller se perdre dans ses salins. Ceux-ci s'étalent sur une surface de 8 000 ha (soit celle de Paris intra-muros). Ne pensez pas y entrer comme bon vous semble : ils sont exploités par la compagnie des Salins du Midi et un canal en fait le tour interdisant leur accès. Des palissades et autres plantations de maïs font qu'il est par ailleurs souvent difficile d'en avoir un aperçu. Pas d'autre choix donc que de vous rendre à l'entrée officielle qui se trouve le long de la route D979 (présence d'un parking gratuit, d'une buvette et de toilettes). De nombreuses visites sont proposées (libres ou guidées, à pieds, en VTT, en Jeep...) dont vous trouverez le détail ici. Personnellement, je vous recommande la visite libre en VTT car c'est celle qui vous permettra d'aller le plus loin, dans des recoins calmes et sauvages, à l'écart des installations industrielles. Et d'admirer dès l'entrée le reflet des remparts dans les salins.

Reflet des remparts dans les salins

Si vous avez déjà vu des photos des salins sur Internet, vous êtes sans doute tombés en admiration devant leur couleur rose et de se poser la question : quand visiter les salins pour voir cette couleur ? Lors de ma récente visite au mois d'avril, j'ai pu constater que celle-ci commençait à apparaître mais c'est bien durant les mois d'été qu'elle est la plus forte. En effet, durant ceux-ci, la forte chaleur, combinée au vent qui balaye la surface de l'eau, crée une forte évaporation faisant augmenter la salinité de l'eau. Les conditions sont alors réunies pour qu'une algue unicellulaire microscopique, appelée Dunaliella salina, se mette à proliférer. Or celle-ci étant riche en pigments carotènes, c'est elle qui donne la couleur de l'eau.

Les eaux roses

En ce qui concerne la récolte du sel, il faut savoir que les sauniers mettent en eau les bassins chaque année au début du printemps. Quand l'eau s'est suffisamment évaporée, ils en remettent et laissent à nouveau le soleil et le vent agir pour obtenir le plus d'eau saturée en sel. Les premiers cristaux qui se forment et qui flottent à la surface sont récoltés à la main de mi-juillet à mi août. Ils constituent la partie la plus noble appelée fleur de sel. Le reste précipite au fond des bassins jusqu'à ce que ceux-ci soient complètement asséchés. Leur aspect change alors radicalement et l'on croirait presque se trouver en face d'étendues de neige ! Le ramassage se fait d'août à mi-octobre, à l'aide d'engins mécaniques, et le sel est ensuite stocké sous forme de pyramides appelées les camelles. L'une est réservée aux visiteurs qui peuvent y monter pour avoir une belle vue panoramique sur tout le site. En dehors de celle-ci, il est bien entendu interdit d'aller marcher sur le sel dont une partie se retrouve dans nos assiettes !

Récolte du sel

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Pour finir la découverte du secteur d'Aigues-Mortes, auquel vous pourrez consacrer une longue journée ou quelques jours en y ajoutant le Grau-du-Roi, je vous conseille de reprendre votre voiture et de rouler jusqu'aux dunes de l'Espiguette et au phare du même nom. Comptez une vingtaine de minutes de trajet. Parking payant (7 € la journée pour une voiture). Vous trouverez ici la seule ouverture du département du Gard sur la Méditerranée mais quelle ouverture puisque c'est un défilé de 14 km de sable qui vous y attend ! L'essentiel des visiteurs ne s'éloignant pas ou peu du parking, vous vous y retrouverez vite seuls en marchant le long du rivage ou au milieu des dunes, avec ce sentiment étrange de traverser le désert. Peut-être croiserez-vous ensuite un kitesurf, un char à voile ou encore des chevaux Camargue galopant sur la plage ! Un grand bol d'air pour finir une parfaite journée !

Dunes et plage de l'Espiguette

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Poursuivons notre visite en nous rendant à présent dans le secteur des Saintes-Maries-de-la-Mer. Vous y trouverez un charmant petit village camarguais aux maisons blanches et aux étroites. Dans le centre historique, présence de nombreux bars, boutiques et restaurants dans lesquels raisonne la musique gitane. Ne manquez pas l'église Notre-Dame-de-la-Mer sur le toit de laquelle il est possible de monter. Autre atout, et non des moindres, de cette petite station balnéaire : elle possède de belles plages de sable fin qui s'étirent sur des kilomètres. La meilleure façon d'en mesurer toute l'étendue est de partir à la journée, à pieds ou en VTT / VTC, sur la randonnée dite de "la digue à la mer". Comptez 24 km, en boucle ou en A/R, pour en faire la portion allant jusqu'au Phare de la Gacholle. Dénivelé nul, 6 h de marche ou 3 h de vélo.

Digue à la mer

Le sentier démarre sur le front de mer à la sortie Est du village. Personnellement, je dois dire que je n'en ai pas apprécié les premiers kilomètres très fréquentés par piétons, vélos et autres chevaux et qui sentaient bon le crottin. Une piste carrossable suit également le chemin ce qui ajoute la gêne des véhicules motorisés. Heureusement, on s'en extirpe rapidement et le chemin de s'éloigner du bord de mer pour mieux s'enfoncer dans les terres en passant au milieu des étangs. Quand vous en aurez la possibilité, n'hésitez pas à descendre de la digue sur votre gauche pour vous rapprocher des étangs. Présence de nombreux flamants roses.

Flamants roses

Le chemin se poursuit ensuite, dans une douce quiétude, avec toutefois quelques longueurs. Si vous randonnez en Camargue, ayez bien en tête que c'est une région totalement plate dans laquelle les paysages évoluent très lentement. Cette relative monotonie peut décourager même de bons marcheurs et il faudra vous armer de patience pour atteindre le fameux Phare de la Gacholle. Pour avoir testé un peu plus tard dans mon séjour une randonnée en VTT, j'en suis arrivé à la conclusion nette que ce mode de promenade est bien plus adapté en Camargue.

Phare de la Gacholle

Une fois le phare atteint, et pour casser un peu la monotonie, je vous conseille de revenir par le bord de mer en faisant une boucle. Pour cela, rebroussez chemin sur quelques kilomètres puis trouvez sur votre gauche le chemin des douanes lequel traverse le cordon dunaire pour vous retrouver au bord de la mer. En marchant près des dunes, vous pourrez observer des ganivelles. On nomme ainsi les palissades faîtes de lattes de châtaigner servant à briser le vent pour limiter l'érosion des dunes. Ces dernières sont par ailleurs en partie couvertes d'oyat, une Graminée (Poacée) - remarquablement adaptée à la sécheresse - dont les feuilles et les racines servent également à stabiliser les dunes.

Ganivelles et oyat

La fin de la randonnée s'effectue les pieds dans l'eau avec le plaisir, comme chaque fois, de ramasser tout ce que la mer a abandonné sur la plage. Un itinéraire qui, au final, et malgré quelques longueurs, m'a fait passer une excellente journée !

Mon neveu Bruno

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En (re)venant en Camargue, s'il y a bien UN endroit dont je savais que je le (re)visiterais, c'est bien le parc ornithologique du Pont de Gau. C'est en effet LE spot où il est le plus facile d'observer et de photographier les oiseaux dont des centaines de flamants roses ! Le parc est par ailleurs très facile d'accès puisqu'il ne se trouve qu'à quelques kilomètres du village des Saintes-Maries-de-la-Mer. Présence d'une ligne de bus (A50, 1 € le ticket). Son prix d'entrée est de 7,50 € (tous les détails ici). Une fois la billetterie passée, vous y trouverez toutes les commodités (panneaux d'interprétation, aire de pique-nique, WC, buvette) le tout dans un cadre naturel très bien préservé. Et de commencer la visite juste après la buvette par une zone arborée où il est possible de voir des oiseaux ayant besoin de hauteur pour construire leurs nids. Lors de ma dernière visite (avril 2022), j'ai pu observer de nombreux hérons (avec leurs petits au nid) et de magnifiques cigognes blanches (Ciconia ciconia).

Cigogne blanche

Le parc propose ensuite deux parcours : un petit (d'une longueur de 2,6 km reliant les points d'observation 1 à 10) et un grand (4,3 km, points 11 à 16). Si vous voulez découvrir l'ensemble et prendre le temps pour regarder les oiseaux, comptez une bonne demi-journée pour en faire le tour. Personnellement, je vous conseille de commencer par le grand parcours qui est celui qui nécessite le plus de temps pour être appréhendé. Peu de visiteurs s'y rendent : c'est donc un endroit très calme et sauvage. Les oiseaux y sont plus "timides" et il vous faudra faire preuve de discrétion pour pouvoir les apercevoir. De nombreuses cachettes ont été aménagées tout le long du parcours pour voir sans être vus. Des jumelles pourront vous être utiles. Parmi les espèces présentes, citons aigrettes garzettes, avocettes élégantes, ibis falcinelles, échasses blanches...

Oiseaux du grand parcours

Mais les stars du parc sont bien les flamants roses (Phoenicopterus roseus) que l'on peut admirer par centaines sur le petit parcours avec une étonnante proximité ! Rappelons que leur couleur est liée à leur alimentation. En effet, comme expliqué précédemment, l'eau des salins se teinte en rose du printemps à l'été du fait de la prolifération d'une algue unicellulaire microscopique appelée Dunaliella salina riche en pigments carotènes. Or, cette algue peut être mangée par de petits crustacés appelés Artemia salina lesquels peuvent à leur tour être mangés par les flamants. C'est ainsi que les pigments sont transmis aux différents maillons de la chaîne alimentaire qui acquièrent leur couleur.

Flamant rose du petit parcours

En ce qui concerne la reproduction des flamants roses, celle-ci se déroule de décembre à avril. Pendant cette période, on assiste à des parades nuptiales durant lesquelles chaque individu cherche à séduire. Ces parades sont faites de marches saccadées, pivotements de la tête, déploiement... Les photos qui suivent ont été prises lors de ma récente visite d'avril 2022. Attention : -18 !

Reproduction du flamant rose

Lors de ma précédente visite (juillet 2020), j'avais pu assister au nourrissage des flamants roses en fin de journée (vers 18 h) autour du marais Lamouroux (le plus proche de l'entrée). Car oui, les flamants du Pont de Gau sont "sauvages" dans le sens où ils sont libres d'aller et venir dans et hors du parc MAIS ils y reçoivent un complément de nourriture à certains moments de l'année. Je ne débattrai pas de la pertinence ou non de cet apport de nourriture, je n'ai pas les informations nécessaires. Ce qui est sûr, c'est qu'il crée des conditions d'observation tout à fait exceptionnelles ! C'est pourquoi je vous conseille de visiter le parc l'après-midi et d'y rester jusqu'au soir. On peut d'ailleurs sortir librement du parc, même après l'heure de fermeture, en passant un tourniquet. Donc n'hésitez pas à vous y attarder ! Peu avant le nourrissage, les flamants commencent à arriver en nombre et c'est l'occasion de les voir voler et se poser comme en courant sur l'eau. Cela change de la position tête sous l'eau qu'ils ont presque toute la journée pour fouiller la vase en quête de nourriture ! Quand la distribution de nourriture, la colonie s'exprime dans d'étonnantes vocalises ! Et le groupe de se déplacer, quand le soigneur change de position, créant de magnifiques scènes d'envol !

Nourrissage des flamants roses

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Pour celles et ceux qui trouveraient le parc ornithologique du Pont de Gau pas assez sauvage car un peu trop imprégné, ne soyez pas inquiets : la Camargue compte de très nombreux étangs autour desquels il est possible de découvrir sa faune dont les oiseaux. Parmi ceux-ci, l'étang de Vaccarès est le plus grand avec ses 6 500 ha. Pour vous y rendre, vous pouvez, par exemple, partir des Saintes-Maries-de-la-Mer en prenant la route de Cacharel (D85a). Un peu avant le Mas de Cacharel, garez-vous sur le côté pour trouver le départ de la piste de Méjanes. Celle-ci propose un bel itinéraire de 22 km en A/R qui passe au milieu des étangs (dont celui de Vaccarès) pour rejoindre le domaine de Méjanes. Il est possible de le faire à pieds ou en VTT / VTC. Certains acteurs du tourisme y proposent aussi des safaris en jeep ou des sorties à cheval.

Piste de Méjanes

Pour ma part, je m'y suis rendu un après-midi d'avril où la pluie venait de s'arrêter. Je ne me suis donc pas risqué à faire l'intégralité du parcours. Néanmoins, j'ai pu en apprécier les étangs immenses et les marécages, longeant le sentier, riches de nombreuses espèces. Parmi les espèces rencontrées ce jour, citons : flamants roses, aigrettes garzettes, spatules blanches, mouettes et ragondins...

Quelques espèces le long de la piste de Méjanes

L'aigrette garzette (Egretta garzetta) est un oiseau d'assez grande taille de la famille des Ardéidés. Elle possède de longues pattes, un long cou replié en S (au sol comme en vol) et un long bec en forme de poignard (adapté à son régime alimentaire piscicole). Son plumage est intégralement blanc et présente quelques modifications pendant la période de reproduction : c'est en effet à ce moment que l'on voit apparaître, derrière la tête, des plumes filiformes (rendant l'identification particulièrement facile) et des plumes duveteuses sur le dos.

Aigrette garzette

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Terminons cette découverte de la Camargue par un troisième et dernier secteur : celui de Salin-de-Giraud. Quand j'ai préparé mon séjour d'avril, j'ai constaté que tous les articles mentionnaient la digue à la mer comme une randonnée à faire mais tous ne parlaient que du tronçon compris entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et le phare de la Gacholle. Alors, gros scoop (ou pas) : la digue à la mer se poursuit au-delà du phare de la Gacholle jusqu'à Salin-de-Giraud. Pour parcourir cette seconde moitié, l'idéal est de commencer à Salin-de-Giraud où vous pourrez louer des VTT. Personnellement, nous avons testé en famille Vélo Camargue (tous les détails ici). L'accueil était très sympathique et les vélos d'excellente qualité. Même mes neveux, qui en font à un niveau confirmé, les ont trouvés très bien ! Je recommande (16 € la journée). 

Mon neveu Mathieu et sa monture !

Un itinéraire détaillé nous a été fourni avec les vélos. Vous pourrez également le retrouver sur le site du Parc Naturel Régional de Camargue qui en a édité une brochure à télécharger. Ce circuit de 29 km est joliment appelé "Circuit des flamants roses et du sel" et a tenu toutes ses promesses : nous avons adoré cette longue balade, surtout au moment de passer entre l'étang de Galabert (à gauche) et celui du Fangassier (à droite).

Circuit des flamants roses et du sel

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