Randonnée aux Oulettes d'Estom

A chaque randonnée, son point de départ. Pour monter aux Oulettes d'Estom, commencez par vous rendre en voiture à Cauterets. Traversez son centre-ville puis, prenez à gauche la direction du Pont d'Espagne. Après quelques minutes de route seulement, vous atteignez le lieu dit La Raillère (alt. 1 048 m). Possibilité de s'y arrêter pour quelques achats ainsi que pour admirer la cascade du Lutour. Reprenez ensuite la route, toujours en direction du Pont d'Espagne, et bifurquez à gauche après quelques lacets vers La Fruitière. Trouvez au bout de la route étroite et très fréquentée en été (attention aux croisements de véhicules qui redescendraient !) le lieu dit La Fruitière (alt. 1 374 m) avec son parking et son hôtellerie. Ce sera notre point de départ.

A gauche de l'hôtellerie, traversez tout d'abord le pont qui enjambe le Gave du Lutour. Suivez ensuite le GR 10, balisé rouge et blanc, qui remonte en rive droite du gave. Dès le début, l'endroit est superbe : le ruisseau glougloute dans son lit de cailloux, les vastes étendues d'herbe sont tondues rases par les troupeaux en pâturage. Quant aux sapins et aux sommets à l'arrière plan, ils dressent un décor qui m'évoque chaque fois l'Ouest canadien. Généralement, il ne faut pas plus que quelques pas pour que raisonnent dans ma tête les chansons d'Eddie Vedder (compositeur de la BO du film "Into the Wild").

Le Gave du Lutour

A l'arrivée à un petit pont de bois, franchissez-le pour repasser sur la rive gauche. Dès lors, le chemin se resserre et la pente s'accentue légèrement (tout en restant modeste, cette portion est très "familiale"). Le cours du gave devient lui aussi plus agité et vous allez pouvoir l'observer sur votre gauche rebondir en plusieurs cascades. Ce passage ressemble assez au Sentier des Cascades que j'affectionne tant dans la vallée voisine de Gaube. N'hésitez pas à quitter le sentier quelques instants pour en profiter (tout en faisant attention aux pierres polies et mouillées qui peuvent être très glissantes !).

Quelques cascades

Après 2 h de marche environ, passez un dernier éperon de roches moutonnées et apparaît le Lac d'Estom et son refuge (alt. 1 804 m). Ce lac est exactement à la même altitude que celle de son illustre voisin (le Lac de Gaube) et il n'a, à mes yeux, rien à lui envier. Par beau temps, il affiche de magnifiques teintes turquoises et, sur ses berges, l'eau est quasiment transparente. Pas étonnant que bon nombre de visiteurs tentent d'y tremper les pieds voire de s'y baigner. Évidemment, c'est glacial ! A l'extrémité Nord du lac (celle par laquelle vous arriverez) se trouve le refuge du lac avec une terrasse on ne peut plus agréable. L'endroit est juste parfait pour se détendre et prendre une boisson fraîche ou déguster une tarte aux myrtilles. Enfin, sachez que le refuge n'a une capacité "que" de 28 personnes ce qui fait de ce spot un endroit plutôt calme où on ne souffre pas de la foule et ça, c'est encore sa plus grande qualité ! Plus de renseignements ici.

Lac d'Estom

L'endroit était tellement parfait qu'après y avoir passé un long moment de détente, je décidais d'y établir mon bivouac. Ma première journée aura donc été très modeste en temps de marche et d'autres randonneurs préféreront peut-être faire l'intégralité de cette rando à la journée. C'est tout à fait possible. Après un rapide montage de tente, à l'opposé du refuge pour encore plus de tranquillité, je passais donc ma nuit seul avec les étoiles. Le lendemain matin, je découvrais, aux premières heures de la journée, le lac avec une lumière et une ambiance totalement différente.

Lac d'Estom au petit matin

Le contour du lac se fait par sa rive gauche. Engagez-vous y sur un sentier qui prend rapidement de l'altitude. Dans la pente, guettez les sifflements et ouvrez l’œil car vous pourriez tomber sur quelques marmottes. Le versant opposé est plus abrupt et constitue quant à lui le domaine des isards (que je n'ai pas encore eu la chance de croiser). Au bout de la vallée, laissez le chemin qui monte sur la droite vers le Col d'Arraillé (celui-là qui établit la connexion avec les Oulettes de Gaube) et suivez sur la gauche la direction du Lac du Labas (présence de panneaux directionnels). Faites bien attention à cette bifurcation car j'y ai vu des randonneurs se perdre : le chemin disparaît sous un pierrier avant de réapparaître sur l'autre versant.

Flore et faune au-dessus du Lac d'Estom

Une fois le pierrier passé, montez en lacets de l'autre coté pour atteindre un chemin en balcon avec vue plongeante sur la vallée du Lutour et le Lac d'Estom qui vous semblera maintenant bien loin ! C'est l'occasion de remarquer la forme en "U" de la vallée, typique des morphologies glaciaires.

Typique vallée glaciaire

Après passage par une zone humide parsemée de nombreuses roches moutonnées et de petits étangs, vous voilà dans le domaine des lacs d'altitude qui dominent la vallée du Lutour et le Lac d'Estom. Chaque lac n'est séparé du suivant que par une courte ascension ce qui assure un beau ratio effort / récompense puisqu'à chaque nouvel effort consenti c'est un nouveau lac qui apparaît. Le premier est le Lac du Labas (alt. 2 279 m) dont nous avions suivi la direction. Cent mètres plus haut, c'est au tour du Lac des Oulettes d'Estom Soubiran (alt. 2 387 m) de se dévoiler. Personnellement, c'est ici que j'ai choisi de terminer mon ascension après 4 h 15 de marche environ (temps cumulé depuis le parking de La Fruitière). Me restant 4 h de marche pour tout redescendre, il était temps pour moi de rebrousser chemin. D'autres marcheurs choisiront peut-être de franchir le Col des Gentianes (alt. 2 729 m) pour se diriger vers le refuge de Baysselance. Mais ça... c'est une autre histoire !

Vue sur le Lac du Labas

depuis le Lac des Oulettes d'Estom Soubiran

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>>> Quelles sont les règles du bivouac dans le parc national ?

Bivouaquer dans le Parc National des Pyrénées est tout à fait autorisé MAIS y faire du camping sauvage est strictement interdit ! La différence entre les deux porte sur le nombre de nuits passées sur place : planter sa tente à la fin d'une journée de rando, dormir et repartir le lendemain matin est possible ; s'installer plusieurs jours au même endroit avec du matériel plus conséquent ne l'est pas. La règle d'or consiste à monter sa tente un peu avant la tombée de la nuit et à la démonter dès le lever du jour en ne laissant absolument rien derrière soi. Pour plus d'informations, suivre ce lien.

>>> Quel matériel emporter ?

N'étant pas un grand sportif, je fais toujours attention au poids de mon sac en randonnée. Il y a quelques années, j'ai pour cela complètement renouvelé mon matériel en prenant, au rayon trek, des solutions les plus compactes et les plus légères possibles. Cela me permet également d'emporter mon matériel dans l'avion si je veux camper à l'étranger. A titre d'exemple, voici mon équipement type pour une rando - bivouac :

- Sac à dos 50 L (Forclaz 50 Easyfit)

- Tente (Forclaz 900 Ultralight 1 place)

- Matelas (Forclaz 700 Ultra Compact Air Structure)

- Duvet sarcophage 0°C en plumes (Forclaz Trek 900 0°C)

- Sac à viande

- Lampe frontale

- Short

- T shirt

- Polaire

- Veste imperméable

- Lunettes de soleil, casquette, crème solaire

- Bâtons de randonnée télescopiques

- Chaussures de randonnée montantes à grosse semelle

- Sandales de récupération

- Un collant

- Réchaud optimisé (Jetboil Zip)

- Plats lyophilisés + thé / café / infusion + en-cas

- Gourde + système de filtration

>>> Peut-on faire cette randonnée en une seule journée ?

Oui, mais à la condition d'être en bonne condition physique et de partir tôt le matin pour revenir tard en fin d'après-midi. A chacun de choisir entre une allure sportive sur 1 journée ou une aventure plus lente sur 2 jours.

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