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Sicile, le tour complet

 

La Sicile est la plus grande île de Méditerranée. Elle est située au large de la pointe de la botte italienne dont elle n'est séparée que de 3 km par le détroit de Messine. De la même manière, au Sud-Ouest, elle n'est séparée que de 144 km de la Tunisie par le canal de Sicile. De ce fait, on comprend que la Sicile constitue un point de passage obligé en mer Méditerranée et donc un verrou stratégique. C'est ce qui a conduit de nombreux peuples à la conquérir dont Grecs, Arabes et Normands. De ces différentes périodes, la Sicile a gardé un riche patrimoine qui séduira les amateurs de voyage culturel. Sur le plan géologique ensuite, l'île se situe à la frontière entre deux plaques tectoniques, la plaque africaine et la plaque eurasienne, ce qui lui vaut une intense activité volcanique observable non seulement sur l'Etna mais aussi sur deux des îles Éoliennes : Vulcano et Stromboli. Les amoureux de nature ne seront donc pas en reste ! 

Dans cet article, je reviens avec vous sur le premier voyage que j'ai fait en Sicile du mardi 29 juillet au mardi 12 août 2014 (soit une durée totale de 13 jours sur place). Au cours de celui-ci, j'ai voulu faire "un peu de tout" comme je vous le dévoile dans mon programme détaillé au jour le jour.

 

J1 - Palerme

 

Ayant atterri à Palerme le mardi 29 juillet 2014, j'ai naturellement débuté mon voyage en Sicile, mercredi 30, par la visite de celle qui en est la capitale. Mes pas m'ont d'abord fait remonter la Via Vittorio Emanuele, l'un des deux principaux axes du centre historique, en direction du Sud-Ouest (c'est-à-dire en s'éloignant du port). Le premier monument de la ville que j'ai ainsi pu découvrir a été sa cathédrale (Cattedrale di Palermo). La construction de celle-ci s'est achevée au XIIème siècle et elle est l'un des nombreux exemples sur l'île de ce que l'on appelle le style arabo-normand. Rappelons ici que du fait de sa position en plein cœur de la Méditerranée, la Sicile a été conquise, au cours de son histoire, par de nombreux peuples dont les Arabes (IXème et Xème siècles) puis les Normands (XIème et XIIème siècles). Ainsi le style arabo-normand fait-il la synthèse de ces quatre siècles d'occupation. A proximité de la cathédrale, on trouve la Villa Bonanno (un joli parc urbain planté de palmiers, hibiscus et autres lauriers roses) et la Porta Nuova (sur laquelle j'ai particulièrement aimé les statues de deux sultans enturbannés à peine cachées par quelques branches de Physalis). Des pierres ocres, de la végétation, le tout sous un ciel azur... bienvenue en Méditerranée !

 

Cattedrale di Palermo et ses abords

 

Après avoir franchi la Porta Nuova, je me suis dirigé vers le Palais des Normands (qui est sans doute le lieu le plus visité de Palerme puisque c'est lui qui abrite la célèbre Chapelle Palatine). Si vous souhaitez le visiter, comptez 7 € pour le ticket d'entrée. Pour accéder à la chapelle, comme à tout édifice religieux en Sicile, prévoyez par ailleurs une tenue correcte (par exemple un foulard couvrant les épaules pour les femmes). C'est absolument obligatoire ! En montant au premier étage par un escalier, on atteint un cloître très joliment décoré avec de nombreuses mosaïques orientales. L'intérieur de la chapelle quant à lui impressionne par ses dorures, ses plafonds en nids d'abeilles (muqarnas) et son Christ Pantocrator. J'ai beaucoup aimé cette représentation bienveillante du Christ (qui change de notre Christ en croix).

 

 

Chapelle Palatine

 

Chapelle Palatine, Palerme (Sicile)

 

Après avoir découvert les deux principaux monuments de la ville le matin (cathédrale et chapelle palatine), j'ai déambulé tout l'après-midi dans les ruelles du centre historique. Mes pas m'ont successivement mené jusqu'au Teatro Massimo, au Quattro Canti, à la Fontana Pretoria... Mais, mon coup de cœur a été pour la Piazza Bellini avec sa grande esplanade pavée, en partie occupée par des terrasses de cafés, idéale pour prendre un petit rafraîchissement. En bordure, deux très belles églises (Santa Maria dell'Ammiraglio, dite "Martorana", à gauche et Chiesa di San Cataldo à droite) à peine séparées l'une de l'autre par un gigantesque palmier. De la première, j'ai retenu ses mosaïques byzantines. De la seconde, j'ai particulièrement aimé la forme cubique coiffée de trois dômes roses dits "en bonnets d'eunuques" et les murs percés de moucharabiehs qui m'ont encore fait penser à l'Afrique du Nord.

 

Piazza Bellini, Palerme (Sicile)

 

Piazza Bellini

 

Piazza Bellini, Palerme (Sicile)

 

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J2 - Monreale

 

Pour mon deuxième jour en Sicile, je me suis rendu à Monreale (située juste à l'extérieur de Palerme, sur les hauteurs). Pour cela, je suis d'abord sorti du centre historique par la Porta Nuova pour rejoindre la Piazza indipendenza où j'ai pris le bus AMT 389. Une fois sorti de la ville, celui-ci a passé le relai à une petite navette par laquelle j'ai gravi la colline au sommet de laquelle se trouve Monreale. Comptez quelques euros pour ce trajet. A peine descendu, j'ai de suite été happé par la quiétude des lieux qui s'est confirmée en allant me perdre dans le dédale de petites allées fleuries situées derrière la cathédrale (Cattedrale di Monreale). De retour vers celle-ci, j'en ai observé les puissants remparts ocres habillés de lourdes cloches. Au titre des éléments arabisants (comme la cathédrale de Palerme, celle de Monreale date du XIIème siècle et s'inscrit dans le style arabo-normand), on peut citer la magnifique porte en bronze située au niveau du portail central.

 

Cathédrale de Monreale (Sicile)

 

Cattedrale di Monreale

 

Cathédrale de Monreale (Sicile)

 

Je suis ensuite entré dans la cathédrale pour en découvrir l'intérieur. J'y ai retrouvé à peu près les mêmes éléments qu'à la Chapelle Palatine visitée la veille : gigantesques mosaïques byzantines sur fond d'or, plafonds en muqarnas, magnifique Christ Pantocrator... Ce dernier est d'ailleurs la plus grande icône byzantine au monde avec 7 m entre les deux mains et un visage de presque 4 m de haut.

 

Cattedrale di Monreale

 

Après un agréable déjeuner en terrasse, j'ai poursuivi cette journée par la visite du cloître jouxtant la cathédrale, lequel a été un véritable coup de cœur ! Comptez 6 € pour y entrer. A l'intérieur, on découvre de jolis passages sous arcades bordés par des colonnes dites géminées (colonnes doubles). Alors que certaines sont conservées blanches et lisses, d'autres sont finement sculptées ou encore couvertes de mosaïques dont les tesselles rouges, noires et or se répètent en motifs géométriques dont des zigzags. L'ambiance est, une fois de plus, à la rêverie orientale. Au centre, on trouve un jardin aménagé selon le plan du jardin islamique : quatre parterres séparés par deux allées perpendiculaires se rejoignant, au centre, en une fontaine. Aux quatre angles, les quatre arbres symboles du jardin parfait : un figuier, un grenadier, un palmier et un olivier. Dans un de ces angles enfin, présence d'une fontaine dont l'eau, selon la légende, aurait le pouvoir de faire rajeunir de dix ans ceux qui la touchent. J'ai bien essayé mais sans réels résultats...

 

Cloître de Monreale (Sicile)

 

Cloître de Monreale

 

 

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J3 - Ségeste et Mazara del Vallo

 

Au troisième jour de mon voyage en Sicile, j'ai quitté sa capitale, Palerme, pour démarrer mon auto-tour. Je me suis d'abord dirigé vers Ségeste. Pour vous y rendre, comptez environ 1 h 15 de route via l'A29 depuis Palerme. Le site est parfaitement indiqué et bénéficie d'un parking gratuit. Comme souvent, pensez à ne laisser aucun objet de valeur dans votre véhicule pendant votre visite. Prix d'entrée : 6 €. Cette visite peut se faire à pieds ou en empruntant une petite navette. Me connaissant, vous vous doutez certainement que j'ai opté pour la première solution. C'est ainsi que je me suis lancé à l'assaut d'une première colline au sommet de laquelle j'ai pu découvrir le théâtre antique de Ségeste (IIIème siècle avant JC). Rappelons que si l'on trouve de tels vestiges en Sicile, c'est que, durant l'antiquité, elle a fait partie de la Grande Grèce.

 

Théâtre antique de Ségeste

 

Ma visite s'est ensuite poursuivie en grimpant au sommet d'une deuxième colline. Bien sûr, cela s'est fait sous une certaine température (la Sicile en Août, ça chauffe !) et au milieu d'une végétation on ne peut plus sèche (faite de quelques oliviers et autres cactées) pour enfin voir apparaître le temple antique de Ségeste (Vème siècle avant JC, style dorique). Celui-ci s'est avéré très complet avec ses 36 colonnes non cannelées. Et toujours cette pierre ocre, ce ciel azur !

 

Ségeste (Sicile)

Temple antique de Ségeste

 

Dans la deuxième partie de la journée, j'ai repris la route en direction de Mazara del Vallo. Depuis Ségeste, comptez environ 1 h de trajet via l'A29 pour vous y rendre. Située à seulement quelques centaines de km des côtes tunisiennes, Mazara a la réputation d'être la plus africaine des villes de Sicile. Elle fut d'ailleurs l'une des cités les plus importantes du temps de l'occupation par les Arabes et la communauté tunisienne y est encore très présente. Dans son centre ville, j'ai beaucoup aimé la jolie Piazza della Repubblica avec ses dômes en tuiles turquoises.

 

Piazza della Repubblica, Mazara del Vallo (Sicile)

 

Piazza della Repubblica

 

Piazza della Repubblica, Mazara del Vallo (Sicile)

 

J'ai enfin fini ma journée en allant me perdre dans les minuscules allées du centre (la Kasba). Si j'y ai été surpris par le manque de vie, j'ai par contre beaucoup apprécié ses faïences décoratives qui lui donnent une vraie identité artistique.

 

 

La Kasba

 

Kasba, Mazara del Vallo (Sicile)

 

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J4 - Sélinonte et Trapani

 

Au quatrième jour de mon voyage en Sicile, j'ai visité deux sites au départ de mon nouveau logement basé à Mazara del Vallo. Le matin, je me suis rendu à Sélinonte (Selinunte en italien). Pour ce faire, j'ai remonté un court tronçon de l'A29 en direction de Palerme et suis sorti à Castelvetrano. Le site est ensuite bien indiqué. Comptez environ 30 minutes de route. Sur place, présence d'un parking gratuit. Entrée sur le site : 6 €. Comme à Ségeste, il est possible de s'y balader à pieds ou d'emprunter une petite navette. Comme souvent, j'ai opté pour mes petons. Le lieu s'est révélé très vaste et réparti sur deux secteurs (la Marinella et l'acropole) permettant de découvrir principalement trois temples : E, G et C. De ces trois, le temple E s'est avéré être le plus complet. Remonté entre 1956 et 1958, il comporte 38 colonnes doriques cannelées et une partie de son entablement (la partie supérieure portée par les colonnes). Il serait dédié à Héra et date du Vème siècle avant JC. C'est aussi celui que vous verrez en premier lors de votre visite.

 

Sélinonte (Sicile)

 

Temple E

 

 

Juste à coté du temple E, le temple G serait dédié à Zeus. A la différence du premier, celui-ci n'a pas été remonté et se présente comme un chaos de blocs de taille impressionnante. Avis aux amateurs de puzzle : il y a du boulot ! Plus loin, dans le secteur de l'acropole, on découvre enfin le temple C, vraisemblablement dédié à Apollon. Celui-ci est l'occasion d'observer un alignement de 14 colonnes relevées entre 1925 et 1926.

 

Temples G et C

 

L'après-midi, nouveau départ de Mazara del Vallo pour me rendre cette fois-ci aux salines de Trapani. Comptez environ 1 h de trajet pour les atteindre via la route S115. Au cours de ce trajet, j'ai longé plusieurs spots de baignade dans lesquels de nombreuses personnes barbotaient, parfois en djellabas. Cela a aussi été l'occasion de croiser beaucoup de pêcheurs. Et d'arriver en fin d'après-midi aux salines où les monticules de sels brillaient dans la douce lumière de fin de journée, veillés par de nombreux moulins et les îles Égades au large. Un superbe panorama !

 

Salines de Trapani (Sicile)
Salines de Trapani (Sicile)
Salines de Trapani (Sicile)

Salines de Trapani

 

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J5 - Agrigente

 

Après Ségeste et Sélinonte, je me suis rendu ce jour sur le troisième et dernier site archéologique permettant d'admirer des temples grecs hérités de l'antiquité : j'ai nommé Agrigente. Pour ce faire, j'ai quitté mon logement de Mazara del Vallo et ai roulé environ 2 h sur la S115 qui m'a fait longer la côte méridionale jusqu'à destination. Comme je n'avais pas l'intention de visiter la ville d'Agrigente, je me suis installé, pour une nuit seulement, sur ses hauteurs. Sachez en effet que le site archéologique, bizarrement nommé "Vallée des Temples", occupe en fait le sommet d'une colline dominant la ville. Après avoir déposé mes bagages, déjeuné et laissé filer les heures les plus chaudes de la journée, je suis parti pour ma visite en deuxième partie d'après-midi et jusqu'au soir. Sur place, vous trouverez deux parkings, l'un correspondant à l'entrée Est et l'autre à l'entrée Ouest. Cela ne change rien (si ce n'est le sens de la visite). Étant donnée la position de mon logement, j'ai pour ma part opté pour le parking Est. Au niveau du budget, la Vallée des Temples est la visite qui m'a coûté le plus cher puisqu'il faut compter le prix du parking (5 € maximum si vous y passez la journée entière) et y ajouter le ticket d'entrée (12 €). Il existe également une navette reliant les deux entrées pour quelques euros mais que je n'ai pas prise préférant marcher librement. Et ma visite de commencer par le temple de Héra (femme de Zeus, déesse de la fécondité) où l'on raconte qu'à l'époque les femmes enceintes venaient brûler leurs ceintures pour laisser pousser leur ventre.

 

Agrigente (Sicile)

Temple de Héra

 

J'ai ensuite poursuivi ma visite par le temple de la Concorde. Celui-ci s'est avéré être le temple le plus complet que j'ai pu voir au cours de mon voyage. Comme les autres temples de la vallée, il est de style dorique et a été construit entre le VIème et le Vème siècle avant JC. Pour l'anecdote, c'est lui qui a servi de modèle pour dessiner le logo de l'UNESCO. L'occasion de rappeler que l'ensemble de la Vallée des Temples est évidemment inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Agrigente (Sicile)

Temple de la Concorde

 

Ma visite s'est terminée par de nombreux vestiges, plus ou moins complets, dont le temple de Hercule dont on peut voir aujourd'hui un alignement de huit colonnes. Le soleil baissant, j'ai pu me retrouver un moment presque seul ! Et de rappeler que pour profiter de tels lieux dans un calme relatif, il est toujours très préférable de privilégier les premières heures ou les dernières heures de la journée (quand les cars ne sont pas encore là ou sont déjà repartis).

 

Agrigente (Sicile)

Temple de Hercule

 

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J6 - Aci Castello

 

Au sixième jour de mon voyage en Sicile, j'ai quitté Agrigente (où je n'aurai passé qu'une nuit) pour me rendre à Aci Castello. Cette dernière se trouvant sur la côte orientale, j'ai dû rouler tout d'abord sur la S640 jusqu'à Caltanissetta puis sur l'A19 jusqu'à Catane. Je me souviens très bien de ce moment où j'ai vu apparaître, dans l'axe de la chaussée, la silhouette imposante de celui qui allait être la vedette du reste de mon voyage : l'Etna (plus haut volcan d'Europe, l'un des plus actifs au monde, 3 326 m). C'est par les petites routes que j'ai finalement atteint Aci Castello (située 9 km au Nord de Catane) après 3 h de trajet. Paisible, calme, coincée entre mer et montagne... L'endroit parfait où passer des vacances ! Et de commencer ma visite par celle du Castello : un château normand du XIème siècle perché sur un promontoire basaltique. A l'intérieur, vous y trouverez un jardin de plantes grasses, une galerie d'art ou encore un petit musée géologique (avec roches, minéraux et fossiles).

 

Le Castello

 

Ensuite, je me suis intéressé plus précisément à la géologie du rocher sur lequel se trouve le château. Celui-ci est en fait formé de basaltes en coussins (ou pillow lava). Rappelons ici que les pillow lava sont caractéristiques d'un volcanisme sous-marin. Lorsque la lave jaillit au fond de la mer avec une température comprise entre 1 000 et 1 200 °C, elle se fige immédiatement au contact de l'eau formant une croûte vitreuse. Sous cette croûte, la lave encore fluide pousse et la déforme lui faisant acquérir une forme en boule (à la manière de l'air soufflé dans un ballon de baudruche). Et les coussins de s'empiler et d'épouser la forme les uns des autres. Du point de vue radiochronologique, ces coussins ont été datés de 550 000 ans, époque à laquelle l'Etna n'existait pas encore. Ils témoignent du début de l'activité volcanique qui allait lui donner naissance.

 

Pillow lava, Aci Castello (Sicile)

 

Pillow lava

 

Pillow lava, Aci Castello (Sicile)

 

En fin de journée, après une promenade dans le village, j'ai gagné ses hauteurs où je me suis installé pour quatre nuits dans mon nouveau logement. Du jardin, j'ai pu, le soir, voir le volcan fumer et l'entendre gronder. Une sensation qui m'a durablement marqué !

 

Etna (Sicile)

Etna vu du jardin

 

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J7 - Etna Sud (via Sapienza)

 

Le lendemain matin, j'ai naturellement voulu m'approcher du volcan et suis parti pour son ascension par le Sud. Pour ce faire, j'ai d'abord roulé sur les petites routes de montagne pour atteindre le village de Nicolosi (un autre accès est possible en passant par Zafferana Etnea), puis, j'ai emprunté la SP92. Celle-ci s'est avérée spectaculaire puisque taillée directement dans une coulée de lave dont on peut voir qu'elle a englouti quelques maisons sur son passage. Après 1 h de trajet, j'ai atteint mon point de départ : le Refuge de Sapienza (alt. 1 900 m). Vous y trouverez toutes les commodités : grand hôtel, plusieurs boutiques et restaurants, vaste parking, téléphérique et excursions en minibus 4*4. Revers de la médaille : le lieu est très fréquenté et le stationnement payant (5 € si vous restez la journée entière).

 

Etna (Sicile)

Refuge de Sapienza (au bout de la SP92)

 

Pour cette première fois, j'ai choisi de faire LA randonnée la plus classique du secteur : la montée jusqu'à la Tour du Philosophe. Au Vème siècle avant JC, on raconte que le philosophe grec Empédocle s'y était installé pour observer le volcan (d'où le nom donné aujourd'hui à ce lieu). Bien des siècles plus tard, ce sont les scientifiques qui en firent une base d'étude. Cependant, de celle-ci, il ne reste plus rien puisqu'elle a été engloutie sous une coulée de lave. Ne reste donc "que" le point de vue : l'un des plus beaux sur le versant Sud des cratères sommitaux. Pour atteindre la "tour", comptez 1 000 m de dénivelé positif, 2,5 km de distance et 3 h de marche (aller). Ceux qui souhaiteraient écourter leur effort pourront s'appuyer sur le téléphérique ou les minibus 4*4 (tous les détails ici).

 

Etna (Sicile)

Les minibus 4*4 de la Funivia dell'Etna

 

Le sentier démarre du parking (alt. 1 900 m) et dessine d'abord des lacets sous le câble du téléphérique dont il permet d'atteindre la gare d'arrivée (alt. 2 500 m). La pente dans cette première section est assez forte ! Derrière une épaule, on découvre un paysage lunaire, débarrassé de toute construction humaine, qui semble s'étirer à l'infini. On y marche sur des scories que l'Etna produit en quantité. En effet, quand il entre en éruption, le magma remonte vers la surface et subit une baisse de pression. Les gaz, qui étaient jusque là dissous, reforment alors des bulles que le volcan libère : on parle alors de dégazage. Cela s'accompagne par la propulsion de gouttes de lave plus ou moins grosses. Les plus fines retombent au sol sous forme de cendres. Les moyennes forment des graviers appelés lapilli. Les plus grosses roulent en l'air et retombent sous forme de boulets de canon appelés bombes. Les scories désignent l'ensemble de ces produits. Y marcher peut s'avérer fatiguant car, comme dans le sable, les pieds s'y enfoncent.

 

Cratère Laghetto, Etna (Sicile)

 

Champ de scories (et cratère Laghetto)

 

Cratère Laghetto, Etna (Sicile)

 

La seconde partie de la randonnée traverse des champs de scories et longe des coulées de lave très sombres et de forme torturée. La pente est désormais plus douce et mène jusqu'à la Tour du Philosophe (alt. 2 900 m). De là, on est au plus près de l'activité du volcan que l'on voit cracher des nuages de poussières et que l'on entend gronder. On peut également voir des fumerolles et des dépôts de soufre. A noter qu'en autonomie, il est strictement interdit de dépasser la Tour du Philosophe pour s'approcher encore des cratères sommitaux. Cela n'est possible qu'accompagné par un guide volcanologue (et sous réserve que l'activité du volcan le permette bien sûr).

 

 

Arrivée à la Tour du Philosophe

 

 

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J8 - Etna Nord (via Piano Provenzana)

 

Le lendemain de ma première randonnée sur l'Etna, j'ai remis ça, mais cette fois par le Nord. Il faut savoir qu'aux dates de mon voyage (août 2014), l'Etna était en éruption et je savais qu'il était possible que je puisse observer quelques gerbes de lave dans ce secteur. C'est donc avec cet espoir que je suis parti pour cette nouvelle journée. Ma route m'a d'abord mené jusqu'au village de Formazzo (un autre accès est possible en passant par Linguaglossa). Là, j'ai pris la Via Mareneve qui m'a fait traverser une superbe forêt de conifères. Au bout de celle-ci, je suis arrivé après 1 h de route sur le parking de Piano Provenzana (alt. 1 900 m). S'il est l'homologue du Refuge de Sapienza au Nord, la comparaison s'arrête là puisque j'y ai trouvé une aire de stationnement beaucoup plus végétalisée, plus sauvage et nettement moins fréquentée. Cela séduira les randonneurs cherchant un point de départ plus calme et authentique. Parking gratuit.

 

Piano Provenzana

 

Pour ma première fois ici, j'ai choisi à nouveau LA randonnée la plus classique du secteur : celle qui consiste à monter jusqu'à l'observatoire volcanologique (alt. 2 900 m). Le chemin qui y mène correspond au sentier carrossable emprunté par les minibus 4*4 de la Funivia dell'Etna. On ne peut donc pas se tromper ! Comptez 1 000 m de dénivelé positif, 2,5 km de distance et 3 h de marche environ (aller) pour atteindre l'observatoire. Celui-ci offre une des plus belles vues sur le versant Nord des cratères sommitaux. Et le chemin de commencer en traversant une coulée de lave dont les formes tourmentées vont faire travailler votre imagination.

 

Coulée de lave

 

A mi-chemin, j'ai pu admirer ce que j'étais venu chercher : j'ai en effet pu voir de la lave incandescente sortir du volcan par un trou percé sur le coté. Un peu intimidé, c'est là que j'ai interrompu ma randonnée. Avec le recul, j'ai forcément quelques regrets car j'aurais sans doute pu assister à ce spectacle incroyable d'encore plus prêt... Cela me fera une bonne occasion pour revenir et aller jusqu'à l'observatoire !

 

Etna (Sicile)

 

Éruption août 2014

 

Etna (Sicile)

 

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J9 - Taormina

 

Après deux jours de randonnée, je me suis offert une journée de détente en me rendant dans la charmante petite ville de Taormina. Comme Aci Castello, celle-ci est coincée entre le flanc oriental de l'Etna et la mer Ionienne et offre de superbes panoramas. Pour y aller, j'ai pris l'A18, vers le Nord, que j'ai quitté en bout de parcours pour une petite route en lacets (Taormina se trouvant au sommet du Mont Tauro). Comptez environ 45 minutes de trajet depuis Aci Castello. Garez-vous dès votre arrivée pour profiter de la visite à pieds. De là-haut, la vue sur la mer Ionienne est fabuleuse.     

 

 

Mer Ionienne

 

 

Le monument le plus célèbre de Taormina est sans aucun doute son théâtre grec antique datant du IIIème siècle avant JC. Celui-ci est encore en activité puisqu'on y donne, tout l'été, des représentations. Son écrin est on ne peut plus incroyable avec l'Etna en arrière plan de la scène. Il se trouve très légèrement à l'extérieur de la vieille ville et se visite pour 8 €.

 

Théâtre grec de Taormina (Sicile)

Théâtre grec de Taormina

 

L'entrée dans la vieille ville (Borgo Medievale) se fait en franchissant la Porte de Messine au Nord-Est (et la sortie par la Porte de Catane au Sud-Ouest). Entre les deux, le Corso Umberto étire ses 800 m bordés de restaurants, boutiques, galeries d'art et autres bijouteries. On est plutôt dans le haut de gamme, dans une ambiance néanmoins très décontractée. Au centre du Borgo medievale, la Piazza del Duomo abrite le plus ancien édifice médiéval de la ville qui n'est autre que son église normande.

 

Piazza del Duomo, Taormina (Sicile)

Piazza del Duomo

 

Ne manquez pas enfin d'aller vous perdre dans toutes les allées latérales qui sont autant d'invitations à la dérobade.

 

Borgo Medievale

 

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J10 à 13 - Vulcano

 

Dans mes circuits, j'aime bien me réserver un peu de temps à la fin pour me détendre. C'est ainsi que pour terminer ce tour de Sicile, je suis allé me poser sur l'île de Vulcano (l'une des sept îles Éoliennes disséminées au Nord de la Sicile, dans la mer Tyrrhénienne). Pour cela, j'ai dû quitter mon logement d'Aci Castello (où j'aurai passé quatre nuits) et rouler jusqu'à Milazzo. Comptez environ 1 h 30 de route via l'A18. Là, j'ai laissé ma voiture sur un parking longue durée (payant et surveillé) puisque les voitures sont interdites dans les îles Éoliennes. Enfin, j'ai embarqué sur un ferry dont vous trouverez les horaires et tarifs ici. Comptez en moyenne 20 € et 50 minutes de traversée. J'ai ensuite marché jusqu'à mon hôtel dont la chambre s'est avérée très rudimentaire mais la piscine... incroyable !! C'était le Vulcano Terme Residence.

 

Vulcano Terme Residence, Vulcano (Sicile)

 

Piscine du Vulcano Terme Residence

 

Vulcano Terme Residence, Vulcano (Sicile)

 

Vulcano, comme son nom le laisse facilement deviner, est une île géologiquement active. Cette activité se manifeste par des zones de fumerolles c'est-à-dire des émanations gazeuses riches en soufre (ce qui peut parfois donner une odeur d’œuf dur un peu désagréable). Parmi ces zones, l'une se trouve en mer du côté de Porto Levante. Il en résulte un bassin d'eau de mer naturellement chauffé et dont les boues possèdent des vertus curatives. Une des activités de détente immanquables à Vulcano est donc d'aller se badigeonner des dites boues.

 

Bain de boue à Vulcano

 

L'autre activité incontournable à Vulcano est de gravir son volcan. Rien de compliqué puisque celui-ci ne fait que 390 m. En revanche, il possède un cratère très joliment dessiné et les nombreuses fumerolles sont l'occasion d'observer de très beaux cristaux de soufre.

 

Vulcano, le volcan

 

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